Actualités : Culture, Médiathèque George Sand, Non classée - 7 mars 2023
Qui est Anna-Louise Clavel ?
L’histoire de la famille Clavel
À l’été 1980, au moment où tout le monde est en vacances, Madame Geneviève Hammel (1) rencontre Monsieur Jules Clavel (2). Lors de cette entrevue, Madame Hammel fait part de l’intérêt pour des personnes qui lui sont chères, « ses protégées », les personnes présentant une déficience intellectuelle.
Ses mots sont précis, tout comme son engagement et Monsieur Clavel, alors âgé de plus de 80 ans, est convaincu par le combat de Madame Hammel et annonce qu’il serait disposé à faire un gros don à l’Association des Papillons Blancs d’Elbeuf, à condition que celle-ci lui présente un projet.
Les Papillons Blancs d’elbeuf caressaient depuis un certain temps le rêve de créer une structure pour abriter ces personnes en situation de handicap.
Tout naturellement, la proposition de Madame Hammel incite la section d’Elbeuf à approfondir le projet précité, le soumet à Monsieur Clavel qui accepte l’idée.
Pour ce faire, l’Association Anna-Louise Clavel (du nom de l’épouse de Monsieur Clavel) (3) est créée le 1er octobre 1988, sous la présidence de Monsieur Raymond Vallet (président de la section d’Elbeuf des Papillons Blancs), aidé de quelques personnes.
Monsieur Clavel honore alors sa promesse en faisant un premier don 500 000 Francs fin 1980, avant un second de 320 000 en 1981 (4).
Outre des démarches administratives compliquées, Monsieur Vallet et son équipe recherchent dans Elbeuf une grande maison offrant la possibilité d’héberger 12 hommes adultes (6 travaillant dans la journée, 6 restants à la maison).
L’équipe jette son dévolu sur un immeuble situé 7 rue de Stalingrad à Elbeuf et l’achète en juillet 1981 pour la somme de 825 000 Francs. Après quelques transformations, l’inauguration du foyer Anna-Louise Clavel a lieu le 26 octobre 1985, sous la direction de Jean-Claude Thonnier.
Les résidents bénéficient d’un cadre idéal. Le besoin s’en faisant ressentir, Monsieur Vallet et son équipe louent de nouveaux locaux à Elbeuf afin de créer un accueil de jour pour une vingtaine de personnes âgées de plus de 20 ans (hommes et femmes) déficientes mentales.
Par l’intermédiaire de Monsieur Thonnier, l’Association Diocésaine du Parc Sainte Thérèse donne le parc Sainte Thérèse à l’association Anna-Louise Clavel. Il s’agit d’un magnifique espace vert où les résidents font du sport, du jardinage, des activités manuelles et organisent de grandes fêtes pour accueillir famille et amis.
Dès 1990, pour répondre à de nombreuses demandes d’admission qu’elle ne peut satisfaire, Anna Louise Clavel projette d’étendre son projet en construisant :
– Un CAJ au Parc Sainte Thérèse
– Un foyer à Cléon où elle a acquis un vaste terrain.
La DDASS de Seine-Maritime est favorable à ces créations, mais avec implantation de ces deux entités sur un même site : la ville de Cléon.
Anna-Louise Clavel doit faire face à des contraintes administratives et elle décide de confier son projet à l’Association des Papillons Blancs de l’Agglomération Rouennaise et du Pays de Caux. C’est pour cette raison que l’Association Anna Louise Clavel est dissoute le 31 décembre 1995 et ses biens sont ainsi confiés aux Papillons Blancs de Rouen qui vont défendre ce projet. Le foyer et le CAJ Anna Louise Clavel ouvrent à Cléon le 1er septembre 1998.
(1) Madame HAMMEL a un fils déficient mental qui vivait en 2013 à Notre Dame de Bondeville dans un foyer du Pré de la Bataille. Elle a donné le meilleur d’elle-même et consacré beaucoup d’argent au monde du handicap mental. Elle est morte peu de temps avant l’ouverture des établissements Anna Louise Clavel de Cléon.
(2) Monsieur Jules CLAVEL habitait rue de Griolet à Saint Pierre Lès Elbeuf. C’était un ancien professeur de chimie qui avait gagné beaucoup d’argent en inventant un procédé de teinture des tissus. Il est mort lorsque le foyer Anna Louise Clavel a été ouvert en 1985.
(3) Monsieur CLAVEL avait émis le vœu que l’établissement créé avec l’aide de son don porte le nom de son épouse décédée Anna-Louise CLAVEL.
(4) Un autre don sera recueilli en avril 1982, un lingot d’or d’environ 100 000 francs, apporté par un membre du Conseil d’Administration qui l’avait reçu en héritage.
